“On doit tous être pareils. Nous ne naissons pas libres et égaux, comme le proclame la Constitution, on nous rend égaux. Chaque homme doit être l’image de l’autre, comme ça, tout le monde est content; plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison. Conclusion ! Un livre est un fusil chargé dans la maison d’à côté. Brûlons-le. Déchargeons l’arme. Battons en brèche l’esprit humain. Qui sait qui pourrait être la cible de l’homme cultivé ?”

“Il sentit son corps se scinder en deux, devenir chaleur et froidure, tendresse et dureté, tremblement et impassibilité, chaque moitié grinçant contre l’autre.”

“Au début, la douleur était atroce, puis elle s’est dissipée. La douleur était comme un mur que j’avais franchi, passant de l’autre côté.”

“Parler de lui au présent c’était le ranger du côté des vivants. Et s’il était vivant, alors je n’étais pas tout à fait morte.”

“Je crois passionnément que, si on possède la fin de créer, on n’a pas le droit de se tuer parce qu’il est de votre devoir de partager ce son avec autrui.”

“Les gens éprouvent une grande souffrance, et nous passons tous notre temps à essayer de la refouler. Et quand on refoule une souffrance émotionnelle assez longtemps elle se transforme en souffrance physique.”

“Il arrive que ce que les morts laissent en partant nous apprenne sur eux des choses qu’ils ne nous auraient jamais dites de leur vivant.”

“Il ne faut pas considérer les obstacles comme une réalité immuable. Il faut les affronter et voir s’il est possible de les surmonter.”

“Il arrive qu’on fasse des pieds et des mains pour atteindre un objectif, mais il vous échappe parce que les lois cosmiques suivent une autre voie.”

“pourquoi il n’y aurait pas de mondeaprès le lycée ?– Parce que derrière les grilles du bahut, y a aucundestin fabuleux, style téléfilm à la con, qui nous attend. Juste cette salope de réalité, avec sa gueule d’acier qui va nous broyer. Mais j’irai pas manifester pour autant, et tu sais pourquoi ? Ils me font gerber, les pantins qui le font. Défiler bourré dans la rue, ça dérange les gens qui tra- vaillent, pas le gouvernement. Si ces imbéciles voulaient vraiment faire bouger les choses, ils retireraient leur fric de la banque, ils rendraient les clés de leur 60 m2 – qu’ils sont bien contents, d’ailleurs, de remplir de merdes Ikea – et ils iraient marcher sur l’Élysée flingue à la main.”

“C’est ça, le lycée : la course à qui fera le plus de mal aux autres. À qui s’autodétruira le mieux. Être cruel, c’est tellement rock’n’roll. S’avouer malheureux, par contre… Moche, pas vrai ?”

“C’est ça la passion, ma belle. C’est vertigineux. Et parfois, ça laisse des traces.”

“Espèce douée d’intelligence… Tu parles ! Faut voir ce qu’on en fait de notre gros cerveau : on sait aller sur la lune et on a le matériel pour faire sauter la planète en quelques secondes, mais la moitié de la popu- lation crève de faim et on ne peut toujours pas soigner le cancer. L’humain, c’est de la grosse saloperie.”

“Tu peux très bien être courageuse et avoir peur quand même, Starr, dit-elle. Etre courageuse, ça veut dire ne pas se laisser abattre par sa peur. Et c’est ce que tu fais.”

“Les au revoir font encore plus de mal quand l’autre est déjà parti.”